Aggresivité et morsure

L'agressivité est une énergie permettant à tout individu de rester en vie, de faire perdurer son espèce et de se protéger des dangers quelle qu'en soit la source (menace intérieure et extérieure). Elle n'est donc pas forcément pathologique.
Pour comprendre ce comportement, il est essentiel de tenir compte du contexte dans lequel l'animal mord. Il n'est pas possible de trouver les solutions adaptées à chaque animal si l'on ne considère pas l'environnement dans lequel il évolue.

Un très jeune furet qui quitte sa maman ne mord pas pour les mêmes raisons qu'un furet adulte mal socialisé. De la même façon, une furette allaitante peut montrer des signes d'agressivité jusqu'au sevrage de ses petits alors qu'elle est généralement très câline. Un mâle entier est aussi plus difficile quand arrive la période de reproduction mais reste pour autant un animal très joueur le reste du temps.

Un comportement prédateur n'est pas non plus considéré comme un comportement agressif. De même, un animal surpris, acculé, malade ou souffrant réagit par anticipation la plupart du temps et il s'agit là d'une forme d'agressivité réactionnelle d'autodéfense.
Enfin, un comportement agressif peut être programmé dans l'organisation génétique de l'animal. Ainsi la consanguinité peut avoir une incidence non négligeable sur le comportement général du furet né d'une telle union.

Voilà pourquoi il importe vraiment de prendre en compte la période de l'année, la condition de l'animal, son âge, l'environnement dans lequel il vit, l'espace qu'il occupe, l'aspect médical parfois, le régime alimentaire de l'animal, la « psychologie » du propriétaire et bien d'autres facteurs encore pouvant expliquer ce comportement agressif du furet dans son foyer.
Il n'est possible de « traiter » cette agressivité qu'à ses seules conditions. Une erreur d'interprétation pourrait suffire à ne pas y parvenir, d'où l'importance encore une fois d'apprendre à observer son animal.


Il a été démontré que le comportement agressif changeait suivant l'environnement social de l'animal. Le comportement agressif peut donc s'acquérir sur un terrain propice et disparaître dans un autre environnement.
Un propriétaire anxieux ou qui ne sait avoir un geste assuré quand il est en contact avec son furet déclenchera chez ce dernier un comportement inadapté si un climat de confiance entre eux n'est pas instauré.

A l'inverse, un comportement de sur-attachement du propriétaire pour son furet peut engendrer une dépendance de l'animal au contact, le rendant complètement incapable de supporter la solitude. Cette situation peut alors engendrer une déprime ou des comportements compulsifs de grattage chez l'animal, la frustration se transformant alors en agressivité contre lui-même (épouillement frénétique par exemple). On observe parfois ce cas quand le propriétaire ne sait pas sortir de chez lui sans emmener partout son petit animal quitte à le confronter à une situation de stress.

Le jour où il en est empêché, le furet laissé seul s'acharne sur les barreaux de sa cage pendant des heures. A tel point que ces propriétaires « dépendants » n'osent plus les laisser seuls, ce qui évidemment fini un jour ou l'autre par poser certains problèmes… Fort heureusement, ces cas sont rares et la plupart des furets savent sans problème rester seuls une journée sans broncher… pourvu qu'on les y ait habitués.


Naturellement, l'agressivité peut s'extérioriser, mais elle peut également se retourner contre l'animal lui-même. On assiste alors à des phénomènes d'introversion (augmentation du temps de sommeil, déprime, grattage…) et on entre là dans le domaine de la psychosomatique.
Chez l'homme, ce phénomène n'est pas inconnu mais il en va de même chez l'animal. Ainsi, l'agressivité peut se déplacer sur les fonctions respiratoires (asthme), sur la fonction nutritionnelle (anorexie). Elle peut également occasionner des maladies dermatologiques (eczéma), neurologiques (céphalées…), etc.